Schizophrénie : une nouvelle cause identifiée

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Rédigé par Pierre et publié le 28 janvier 2016

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Des scientifiques pensent avoir découvert un mécanisme biologique qui pourrait être une cause importante de la schizophrénie. Les résultats de cette étude font l’objet d’une publication dans la prestigieuse revue scientifique Nature.

Une maladie dont les causes sont encore méconnues

La schizophrénie touche environ 0.7%  de personnes dans le monde dont 600 000 en France. La maladie se caractérise par une perte de la cohérence de la pensée et des comportements, associée à des hallucinations auditives et visuelles.

De nombreuses recherches sont en cours pour comprendre les causes de la schizophrénie et ainsi accélérer le développement de molécules thérapeutiques qui permettraient de contrer les symptômes de la maladie. A ce jour, les cliniciens ont identifié des facteurs prédisposants (génétique, anomalie lors du développement cérébral) et des facteurs précipitants (consommation de stupéfiants, isolement social et affectif) de la maladie.

Les causes de l’apparition des premiers symptômes

Si les résultats de cette nouvelle étude ne permettront pas le développement de nouveaux médicaments à moyen terme, ils sont considérés par de nombreux experts de la communauté scientifique comme un tournant dans la compréhension de la maladie, et expliquent pourquoi les premiers symptômes de la maladie commencent, très souvent, à l’adolescence ou chez le jeune adulte.

L’étude publiée décrit le processus par lequel l’activité d’un gène augmente le risque de développer une schizophrénie. A l’adolescence, un processus neurobiologique normal se met en place, appelé « synaptic pruning » ou « élagage synaptique », il consiste en l’élimination de connexions synaptiques (connexion entre deux neurones) dans le cerveau adolescent, permettant ainsi au cerveau d’acquérir la structure et l’organisation cérébrale d’un cerveau adulte. Or, ce processus serait sur-actif dans le cerveau des personnes schizophrènes, c’est à dire que trop de connections neuronales seraient élaguées au cours de l’adolescence.

En analysant les données génétiques de 28799 patients, les scientifiques ont pu isoler le rôle joué par le gène C4, dont une des variantes du gène, augmenterait à elle seule de 30% le risque de développé une schizophrénie. Il a été montré, chez la souris, que ce gène intervient précisément dans l’élimination des connections entre les neurones au cours du processus d’élagage synaptique.

L’identification de ce mécanisme, et de son dysfonctionnement dans le cerveau des schizophrènes, ne pourrait à lui seul expliquer le déclenchement de la schizophrénie, mais il permet d’apporter une connaissance nouvelle et fondamentale aux mécanismes qui sous-tendent cette maladie.


Sources :

Schizophrenia risk from complex variation of complement component 4. Sekar et al., Nature, 2016.
La schizophrénie, INSERM, 2014

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