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Hallucinations auditives et contexte culturel.

Qu’entendent réellement les schizophrènes ?
Récemment, un médecin a eu l’initiative de reconstituer les hallucinations auditives entendues par ses patients, afin de mieux faire comprendre au grand public la violence des symptômes schizophréniques. Aujourd’hui, une nouvelle étude détaille que les hallucinations auditives perçues par les malades sont très dépendantes du contexte culturel.
Selon l’OMS, 21 millions de personnes sont touchées, et 1 personne sur 2 ne reçoit pas les soins de prise en charge nécessaires. En France, 200 000 personnes sont diagnostiquées avec la maladie.
La schizophrénie est une maladie sévère qui affecte l’organisation de la pensée, des propos et du comportement. Les premiers symptômes apparaissent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte et se caractérisent par des signes cliniques tels que des hallucinations auditives ou visuelles, par un délire de persécution ou reprenant des thématiques mystiques ou mégalomaniaques. De plus, le comportement des personnes atteintes est souvent associé à une agitation et une angoisse très sévère.
Si cette maladie se traite, elle ne se guérit pas encore, et elle affecte très fortement la qualité de vie des schizophrènes et celle de leur entourage. S’ajoute à la souffrance des patients et de leurs familles, la perception négative de cette maladie auprès du grand public, reflétant surtout un manque de connaissance des symptômes de la maladie.
L’étude publiée dans le journal Topics of Cognitive Science, a comparé les hallucinations auditives perçues par 20 patients schizophréniques venant de différents pays : États-Unis, Inde du Sud, et d’Afrique de l’Ouest. Le résultat des recherches a surpris les chercheurs eux-mêmes. Les voix entendues sont très différentes selon les cultures : pour les malades américains, les voix se traduisent par des cris, des hurlements, des propos très agressifs, et des injonctions très violentes : se jeter sous les rails d’un train ou par la fenêtre.
En Inde, les malades considèrent les voix comme positives et servant de guide de vie leur indiquant quoi cuisiner, quand manger ou leur rappelant de se laver et de brosser leur dents ou de ne pas fumer.
Au Ghana, les malades décrivent les voix comme moralement positives et les aidant psychologiquement. Le témoignage d’un des participants à l’étude est très révélateur : « elles m’aident à faire le bon choix, sans elles je serais peut-être déjà mort ».
Comment expliquer ces différences de perception ?
Selon les auteurs de l’étude, les personnes malades seraient culturellement influencées quant aux types de voix qu’elles entendent. Dans les pays occidentaux, entendre des voix a une connotation négative en lien directe avec la folie. En Afrique, ou en Inde, il est culturellement plus accepté de parler d’esprits ou de voix des morts, et les personnes malades ressentiraient ces voix de manière moins intrusive.
Si cette étude marque par ces résultats, il faut rappeler que le petit nombre de malades interrogés ne permet pas de généraliser ces constatations. Il sera intéressant de recommencer l’étude en élargissant le nombre de participants et le nombre de pays, pour comparer les voix perçues par les malades schizophrènes issus de différentes cultures.
Hearing Voices in Different Cultures: A Social Kindling Hypothesis. TM. Luhrmann et al., Topics in Cognitive Science, 2015
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