Les neuroleptiques de deuxième génération améliorent-ils la qualité de vie ?

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Rédigé par Clemence R. et publié le 14 juin 2016

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Une étude publiée dans The Lancet Psychiatry fait le point sur la qualité de vie des patients schizophrènes. Si les données actuelles ne permettent pas de privilégier un neuroleptique plutôt qu’un autre, la qualité de vie pourrait être différente selon la stratégie thérapeutique adoptée.

Les neuroleptiques mis à l’épreuve

Les neuroleptiques, ou antipsychotiques (ATP), sont les traitements de référence de la schizophrénie. Ils sont divisés en deux familles :

Les ATP de première génération, dits neuroleptiques classiques :

  • Phénothiazines : chlorpromazine, levopromazine, cyamémazine, fluphénazine, périciazine ;
  • Dérivés de la butyrophénone : haloperidol, pipampérone, dropéridol ;
  • Dérivés du thioxanthène : flupentixol, zuclopenthixol ;
  • Dérivés de la diphenyl-butyl-piperidone : pimozide ;
  • Benzamides : sulpiride, tiapride, amisulpride.

Les ATP de seconde génération, dits neuroleptiques atypiques :

  • Dérivés indoliques : ziprasidone ;
  • Diazépines, Oxazépines et Thiazépines : loxapine, clozapine, olanzapine ;
  • Aripripazole ;
  • Autres : risperidone.

Les ATP de seconde génération sont prescrits en première intention en raison d’un profil de sécurité plus favorable, en particulier chez l’adolescent. Cependant, l’efficacité des ATP de première génération est équivalente.

A savoir ! Des chercheurs du groupe d’étude allemand NeSSy se sont intéressés à l’impact des différents neuroleptiques sur la qualité de vie des patients, jusqu’ici peu étudié. Ont été inclus dans l’étude des patients schizophrènes âgés de 18 à 65 ans, nécessitant l’instauration ou la substitution d’un traitement. Au total, 149 patients ont participé à l’étude. Chacun s’est vu prescrire un neuroleptique de première génération (halopéridol ou flupentixol) ou de seconde génération (aripiprazole, olanzapine ou quetiapine). La qualité de vie et l’effet clinique global ont été analysé au bout de 24 semaines de traitement.

Une qualité de vie améliorée

Selon les résultats de l’étude, la qualité de vie chez les patients sous neuroleptiques de seconde génération est augmentée de manière significative comparée aux neuroleptiques de première génération. Mais d’autre part, 57% des patients sous neuroleptiques atypiques ont présenté au moins un effet indésirable contre 48% pour ceux sous neuroleptiques classiques. De plus, la prise de poids était supérieure chez les patients sous neuroleptiques de seconde génération.

Ainsi, si l’amélioration de la qualité de vie par les antipsychotiques de seconde génération est notable, elle reste à contrebalancer avec les potentiels effets indésirables métaboliques de ces derniers.

Clémence R. et Hadrien V., Pharmaciens


Sources :

Gerhard Gründeret al. Effects of first-generation antipsychotics versus second-generation antipsychotics on quality of life in schizophrenia: a double-blind, randomised study. The Lancet Psychiatry, 02 juin 2016

Schizophrénie, Stratégies thérapeutiques. Vidal Recos 2014

Schizophrénies, Guide – Affection de longue durée. HAS, 28 juillet 2009

Classification des neuroleptiques. ARS Aquitaine. 2012

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