Schizophrénie et diabète, la clozapine est-elle sûre ?

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Rédigé par Estelle B. et publié le 7 mai 2020

Pour les patients atteints à la fois de schizophrénie et de diabète, le traitement par la clozapine, un médicament psychotrope, constitue-t-il une alternative efficace et sûre ? Des chercheurs se sont récemment penchés sur cette question, capitale pour adapter au mieux le traitement des patients schizophrènes, présentant un diabète diagnostiqué ou non.

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Clozapine, schizophrénie et diabète

La clozapine est un médicament neuroleptique, indiqué dans le traitement :

  • De la schizophrénie, après échec des autres traitements ou en cas d’effets secondaires importants avec les autres traitements ;
  • De certains troubles psychiques au cours de la maladie de Parkinson, après échec des autres traitements.

Parmi les effets indésirables de ce médicament, figurent notamment :

  • Une augmentation du risque de syndrome métabolique ;
  • Une augmentation du risque de maladie cardiovasculaire.

Dans ce contexte, se pose alors la question de la sécurité d’emploi de la clozapine chez les patients atteints à la fois de schizophrénie et de diabète.

La clozapine est-elle sûre en cas de diabète associé ?

Pour tenter de répondre à cette question, des chercheurs ont récemment mené une étude sur 467 patients schizophrènes débutant un traitement par la clozapine. Parmi eux, 28 présentaient un

diabète (majoritairement de type 2), dont 8 pour lesquels le diabète n’avait jamais été diagnostiqué auparavant. Tout au long de l’étude, aucun patient n’a développé de nouvelles complications liées au diabète.

Pour les patients dont le diabète était nouvellement diagnostiqué, un traitement hypoglycémiant a été instauré. Parallèlement, les patients diabétiques déjà traités ont vu leur traitement hypoglycémiant adapté suite à l’instauration de la clozapine. Sur la période de suivi moyenne de 16 mois, seuls deux patients ont montré des glycémies instables.

D’autres traitements ont dû être instaurés chez certains patients au cours du suivi :

  • Des médicaments antihypertenseurs chez cinq patients ;
  • Des médicaments hypolipémiants chez deux patients ;
  • Des médicaments antidépresseurs chez cinq patients.

Un contrôle régulier de l’équilibre glycémique

Au terme du suivi, la prévalence du syndrome métabolique est passée de 64 % au début de l’étude à 76 %. Pour les 17 patients pour lesquels un suivi de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) était disponible, ce paramètre avait tendance à baisser au cours de l’étude, de 8,02 % à l’inclusion à 7,24 % au terme de l’étude. Parallèlement, l’état global de santé des patients semblait s’être amélioré depuis l’instauration de la clozapine.

Malgré un manque de suivi de l’HbA1c pour l’ensemble des patients diabétiques et un faible échantillon de patients, cette étude suggère que la clozapine est une alternative thérapeutique efficace et sûre chez les patients schizophrènes et diabétiques. Néanmoins, cette sécurité d’emploi reste conditionnée à quelques précautions :

  • Effectuer un dépistage du diabète avant l’instauration d’un traitement par la clozapine ;
  • Surveiller régulièrement les glycémies et l’hémoglobine glyquée des patients.

Estelle B., Docteur en Pharmacie

– Safety of Use of Clozapine in Patients With Schizophrenia With Comorbid Diabetes Mellitus. NCBI. Consulté le 28 avril 2020.